Interview de Aude Meynen, chargée de mission Handicap chez Hand’IGS

Aude Meynen, Chargée de Mission Handicap chez Hand'IGS

Aude Meynen, chargée de mission Handicap chez Hand’IGS, nous raconte dans cette interview son quotidien, ses valeurs et ses actions. La mission Hand’IGS est née en 2008 dans le but de formaliser les actions du Groupe IGS dédiées à l’inclusion des étudiants en situation de handicap et de sécuriser leurs parcours de formation.

Raconte nous ton quotidien ?

Aucune journée ne se ressemble vraiment au sein d’Hand’IGS et l’agenda initialement prévu peut-être complètement chamboulé par un apprenant qui se présente à l’improviste, un dossier de financement à instruire en urgence, etc.

D’une façon générale, nous sommes au service des apprenants du Groupe IGS ayant des besoins spécifiques et de nos équipes pédagogiques pour toute question en lien avec le handicap, les aménagements, les problématiques de souffrance psychologique au sens large.

Nous recevons les apprenants afin d’évaluer leur situation, leurs besoins, d’identifier les relais à mettre en place, les solutions de compensation qui permettraient de sécuriser leurs parcours de formation. Nous assurons un suivi tout au long de l’année et jusqu’au diplôme. Nous travaillons en lien étroit avec les interlocuteurs pédagogiques, Responsables de Formation et Assistantes, comme avec les services inscription et placement lors du recrutement, ainsi qu’avec nos entreprises partenaires.

Une part de notre travail est très administrative aussi : la mise en place de certains dispositifs comme les aides humaines (preneur de notes, interprètes LSF, etc.) ou les solutions de transport individuelles passe par l’instruction de dossiers que nous devons argumenter et constituer auprès de l’AGEFIPH notamment. Nous sommes aussi amenés à accompagner nos jeunes dans leurs démarches de constitution de dossiers auprès de la MDPH ou de renouvellement de droits.

Nous avons également à cœur de pouvoir sensibiliser au handicap et à l’égalité des chances les entreprises, les équipes pédagogiques et parfois les apprenants eux-mêmes. Il nous arrive ainsi d’animer des sensibilisations au sein des classes car il est essentiel de pouvoir former à la diversité les futurs professionnels qui contribueront à rendre le monde du travail de demain plus équitable, plus riche et plus ouvert à la différence.

Quelle est ta plus grande satisfaction ?

Notre métier est d’une telle richesse sur le plan humain qu’il est compliqué d’en isoler une…

Je pense évidemment à certains de mes jeunes que j’accompagne depuis mon arrivée dans l’équipe il y a 3 ans et qui, chaque année, gravissent de nouvelles marches en termes de niveau de qualification. De les voir grandir professionnellement, prendre confiance en eux alors que, pour beaucoup, leur vécu antérieur de la scolarité était négatif, voire source d’angoisse, cela donne tellement de sens à notre travail !

J’ai reçu cet été un mail d’une jeune que j’avais accompagnée il y a 3 ans et qui essayait à l’époque de se débattre avec une phobie scolaire survenue lors de sa dernière année d’études, en Bac +5. Elle a pu être accompagnée dans l’identification et la compréhension de ses troubles ainsi que dans la mise en place d’une démarche psychothérapeutique externe. Des aménagements de scolarité ont été proposés et lui ont permis d’éviter la rupture de parcours et finalement de valider son diplôme. Aujourd’hui, elle est en CDI depuis 2 ans dans un poste où elle a trouvé son épanouissement et elle est parvenue à prendre le dessus sur ses troubles anxieux. Ce type de situation, comme tant d’autres, recharge notre batterie à 100% pour faire face à d’autres dossiers, dont l’issue n’est pas toujours positive malheureusement.

As tu une anecdote à partager ?

Peut-être juste rappeler que le handicap invisible constitue 80 % des situations de handicap. Je me souviens d’une remarque d’une interlocutrice concernant une jeune que nous accompagnions qui traversait un épisode dépressif : « ça m’étonnerait qu’elle soit en dépression, je l’ai vue rigoler avec d’autres jeunes hier ».

Lorsqu’on appréhende le handicap, nous sommes chacun confrontés à nos propres représentations du sujet, qu’il faut parfois déconstruire, ce qui n’est pas simple.

J’en profite pour saluer le travail d’accompagnement remarquable de nos équipes pédagogiques, qui sont en première ligne et d’un grand soutien dans la mise en place des aménagements spécifiques de nos apprenants au quotidien et sans lesquels rien ne serait possible.